mercredi 6 septembre 2006

Miam!



J'aime à la fois manger, faire l'amour, et lire. Je ne pouvais qu'être intéressée par un roman qui s'appelle Mangez moi, et qui parle d'amour, d'aliments et de romans. En plus, j'aime les enfants; Alice-Du-Pays-des-Merveilles est l'un de mes personnages préférés et Agnès Desarthe publie à l'Ecole des Loisirs. Et voilà que je me retrouve devant Mangez moi, avec un certain appétit. L'eau à la bouche, quoi. (J'évacue ici toutes les expressions gastronomiques, par respect pour Agnès Desarthe. C'est fini, promis. Travers journalistique facilement compréhensible).

D'abord, Myriam, 43 ans et quelques cernes, est infiniment sympathique, puisqu'elle est bordélique, et qu'elle ouvre toute seule un restaurant dans le XIème arrondissement. Sans aucun jeu de mots, on peut aussi dire qu'elle a quelques casseroles. Une famille en pièces, qu'elle a quittée, mais chut! On ne saura rien avant une bonne cinquantaine de pages. Le plus important, c'est la finesse, l'intelligence avec laquelle Agnès Desarthe raconte Myriam, ses doutes, ses joies. Tout simplement. Exemple : Myriam rencontre ses deux premières clientes, des lycéennes. "Leurs pantalons pendent à leurs hanches dodues. Mes petites cailles, pensé-je ne secret. Je trouve leurs corps charmants, semblables à des abricots géants. L'idée vient de planter l'index dans la chair parfaite de leurs ventres qui s'offrent, rebondis, sous la peau scintillante. Bien entendu, je n'en fais rien".

Myriam accumule les impayés et les rencontres imprévues. Le fleuriste amoureux d'à côté, Vincent, qui décore le restaurant. Le serveur délicat, Ben, qui met la main à la pâte avec un aplomb parfait. Tout ce petit monde, décrit avec humour, gravite autour d'elle. Elle en a de la chance, la bougresse! Car à un moment, il en faut de l'aide, pour régler ses problèmes, pour apprendre à -eh oui- aimer. C'est comme ça que Myriam devra lâcher ses casseroles.

Alors, bien sûr, le maître-mot de tout ça, c'est que Mangez moi, c'est un roman sensuel. Et que ça fait drôlement du bien.


Mangez moi, d’Agnès Desarthe, aux éditions de l’Olivier
20 euros.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi aussi, j'aime à la fois manger, faire l'amour et lire. Peut-être qu'on pourrait à la fois manger ensemble, faire l'amour ensemble et lire ensemble. Peut-être même les trois en même temps.